| | ¤ Tite Histoire, 2 ¤ + Photos <3 | |
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Cynn » Graphiste & Modo des rp's
PUF : Kiwii'z Messages : 707 Date de naissance : 03/10/1992 Date d'inscription : 05/12/2011 Age : 31
Feuille de personnage • Personnages : | Memphis | Baal | Abigail | Aidan
| Sujet: ¤ Tite Histoire, 2 ¤ + Photos <3 5/10/2012, 04:31 | |
| ¤ Moot moot Voila voila, on commence avec une tite histoire. Les acts ne sont pas des chapitres, juste des résumés des chapitres. C'est loiiiiin d'etre fini XD. - Partie 1:
ACT 1.
Je suis, tu es, nous sommes. Le début d’une histoire, le début de la fin d’une vie.
Nous sommes bien loin de toutes métropoles ou autres villages parmi lesquels pullulent divers humanoïdes et autres vermines qui ne pensent qu’à faire du mal à ceux qui les entourent. Nous sommes dans les forêts du Nord, loin de tout, sauf de nous-mêmes. Ici nous ne sommes ni maîtres, ni esclaves, mais simplement un Tout. Un tout paisible, une communauté sans mal ni poisons. Malheureusement cette pureté fut ce qui causa notre perte presque totale, car nous n’étions pas prêts à un tel combat. Pas du tout prêts. J’étais jeune, à cette époque, très jeune, mais juste assez vieille pour ma première vraie chasse officielle avec la meute. Ces chasses étaient importantes pour tous. Déjà, elles fournissaient la nourriture, mais en plus, la toute première marquait le passage à l’âge adulte de tous. Armés uniquement de nos crocs, de nos griffes et de notre travail d’équipe, nous sommes partis au travers des bois, au milieu des arbres, dans notre domaine, notre demeure. Notre alpha avait été clair : ne prendre aucun risque. Les astres étaient visibles et la lune, haute, pleine, teintée de rouge ; une lune de sang. Comme l’appelaient les anciens, la Lukareïs, souvent interprété comme un mauvais présage. Malgré tout, nous y allions, car les plus jeunes et les plus vieux se mourraient de faim et de froid malgré le printemps naissant. En fait, après ce rude hiver, nous étions tous épuisés, les côtes saillantes et l’esprit frivole. J’étais là, à marcher dans les bois, avec eux, principalement avec Rox et Nesk, deux jeunes jumeaux du même âge que moi. Nous étions donc trois à faire notre initiation ce soir-là. Nous avions grandi ensemble de A jusqu’à Z ; appris à marcher ensemble, à parler, à danser, à jouer, à compter, à cuisiner, et maintenant à chasser. Un petit tableau bien parfait en soit. En soit…
Le vent qui sifflait entre les branches, ce son bien distinct dont je me souviendrai pour le reste de mon existence. Les anciens racontaient souvent des histoires sur le vent, de prendre le temps de l’écouter, et ce soir-là, oh, ce soir-là, je ne le fis pas. Je le regrette encore. Encore… Au milieu de la route, nous nous arrêtions pour regarder des silhouettes sombres qui semblaient ne pas nous avoir remarqués. De grandes silhouettes étranges dont l’odeur ne me rappelait qu’un bref souvenir. Je les regardais tout de même, curieuse, ignorant la nervosité des autres qui m’accompagnaient. J’avais toujours été un peu tête en l’air, à rêvasser au lieu d’écouter lors des Grandes Histoires des anciens, et je le suis sans doute toujours encore, pourtant…
Nous passâmes notre chemin lentement, alors le Chef donnait le signal et la chasse commença. Et je n’écoutais pas, car tranquillement et discrètement je m’étais éloignée des pistes habituelles. Trop curieuse, trop téméraire, et pourtant, pourtant… Je ne regrette pas ce détail. C’est ce soir-là que je le trouvais, là, dos à un arbre, les poignets liés par une corde. Je n’avais pas tout de suite comprit, disons que ce n’était pas coutume dans ma communauté de s’attacher aux arbres ainsi. Cependant, un bruit brusque stoppait mon avancée et je restais donc là, tapi dans les fougères, fixant la scène qui se déroulait sous mes yeux, sous les yeux de la lune rougeoyante.
Ils étaient trois, si l’on inclut celui qui était attaché. Visiblement des mâles à voir leur carrure, même si celui qui m’intéressait le plus semblait maladivement plus chétif que les deux autres, ses longs cheveux charbon tressés se perdaient entre ses deux omoplates et sa peau aux teintes du sable se reflétait des lueurs sanglantes de la lune. Je plissais les yeux ; un rayon de lune venait justement de frapper sur un objet étrange dans les mains d’un des deux autres mâles. C’était quoi, ce truc? Ou plutôt, en fait, pourquoi ils ne le détachaient pas? Qu’est-ce qu’ils faisaient là? Ils parlaient, mais je ne comprenais rien, rien du tout, si bien que je me redressais légèrement pour mieux voir. C’est à ce moment-là qu’une femelle de la même espèce qu’eux arriva en criant. Elle fut attrapée par le mâle aux mains vides, qui ne la lâchait pas. Pourtant, elle semblait uniquement vouloir allez voir celui qui était attaché à l’arbre, qui, à ce que je voyais, semblait brusquement plus agité. Alors pourquoi les deux autres mâles les empêchaient-ils ainsi? Elle continuait de se débattre et, finalement parvint à se libérer. Aucunement besoin de préciser que la scène était depuis un bon moment accompagnée de cris qui me martelaient les tympans, si bien que mes oreilles étaient couchées sur mon crâne. La femelle ce jeta vers l’avant et n’eut le temps que de tendre le bras et d’effleurer le visage du mâle du bout des doigts avant qu’un des deux autres ne l’empoignes de nouveau pour l’éloigner, alors que le deuxième enfonçait l’étrange objet brillant dans ce qui, logiquement, semblait être le ventre de celui que j’observais depuis le début. Je n’y croyais pas. Il venait réellement de blesser… l’un des siens? J’écarquillais les yeux, perplexe, choquée. Blesser l’un des siens... C’était… Non, inconcevable, si bien que je ne pouvais résister à l’envie brutale de m’approcher pour faire fuir le coupable, mais il avait déjà détalé. Je m’avançais donc, toisant l’individu gémissant d’une douleur certaine. Je ne pouvais pas le laisser ainsi, c’était… Non, je ne pouvais simplement pas. D’un coup de griffes je sectionnais la corde et retirais l’étrange objet qui avait blessé le mâle avant de fouiller dans ma besace de cuir, car, oui, je trainais toujours un sac sur moi, ordre de ma mère. J’en sortis ce dont nous nous servions lorsque l’un des notre se blessait à la chasse. C’est donc avec plantes, fils, baumes et aiguille que j’œuvrais pour tenter d’empêcher l’étrange créature à la peau lisse de mourir. Ses mots ne me disaient rien ; je ne parlais pas sa langue, point. Plusieurs heures passèrent ainsi, jusqu’à ce qu’il se calme enfin et que la douleur semble s’effacer suffisamment. Je n’avais, à ce moment, pas vu la paire d’yeux, dans les buissons, posée sur moi et l’être dormant d’épuisement.
Ce fut quelques heures plus tard que tout changea. Oh, oui, tout changea et ce de façon très radicale. Lorsque je décidais qu’il était temps pour moi de rentrer, après avoir caché l’inconnu qui dormait encore. L’odeur aurait dut m’alarmer depuis un moment. Depuis un très bon moment. Acre, métallique… Carnage. Mes yeux s’écarquillèrent devant le massacre qui me faisait face, alors que les attaquants s’éloignaient tranquillement, scandant des mots qui, malgré mon incompréhension, restèrent à jamais gravés dans ma mémoire ;
« - Mes frères, mes sœurs, la menace est maintenant écrasée, ces aberrations, ces êtres diaboliques, sont maintenant éradiqués! Gloire à Vous! Gloire au Roi! Gloire à notre Peuple! »
Nesk… Père… Mère… Frères… Tous. Tous baignaient dans leur propre sang. Aveuglée. Aveuglée, voilà ce que j’étais. Aveuglée par la rage, aveuglée par la peine, aveuglée par mes propres larmes qui perlaient comme un la lave d’un volcan dont on ne voudrait jamais pouvoir sentir la chaleur et la violence. Aveuglée par la fumée de ma vie qui s’envolait, brûlée, volée, brisée, déchirée. Déchirée tels les corps de mes paires qui se consumaient au sol parmi les flammes, le feu, qu’avaient semés ces créatures qui festoyaient, fières de leurs actes. Fourrure hérissée, crocs dehors, ce fut probablement la seule fois de ma vie que je me laissais ainsi emportée, bondissant vers celui qui semblait être leur chef, l’agrippant à la gorge, lui enfonçant mes griffes dans la peau, entre ses plaques d’armure. Et c’est à ce moment-là, quelques secondes plus tard, que je le vis. Lui…
Tu touches aux miens, tu touches à mon cœur. Tu touches à mon cœur, tu touches à mon âme. Et si tu touches à mon âme, je n’ai plus rien à perdre.
- Sens la rage, sens la douleur, celle qui te prends au creux du ventre et remonte jusque dans tes narines, qui te foudroie la nuque et te glace l’échine. Sens le désespoir qui te fait bouillir les veines, qui déchire tes muscles et brouille ta vision dans une noirceur infinie. Sens quand passion deviens haine et haine deviens passion, quand rien de pire ne pourrait arriver, quand même la plus puissante déflagration de douleur ne pourrait te ramener sur terre. Sens-toi comme moi, sens-toi comme ceux à qui tu viens de voler la vie, sens-toi comme le paria à l’existence, sens-toi comme si c’était la fin, car si je peux bien promettre une chose, c’est que ta fin est arrivée, plus vite que tu ne le croyais, car si une chose me différencie bien de vous tous, c’est que moi je ne vous torturerai pas comme vous les avez torturés. Sens ton sang couler, sens la vie te quitter, goutte par goutte, sens ce que tu viens de semer, car maintenant tu le récoltes. Sens-toi comme tes frères et tes sœurs que tu viens de décimer, sens-toi comme ce sale chien que tu es. Tu peux fuir aussi loin et aussi longtemps que tu le voudras, tu ne pourras jamais échapper au retour des choses. Jamais tu ne pourras fuir, et si tu dois finir en Enfer, si je dois t’y traîner et t’y enfermé, je le ferai, car en cette nuit, Rox, en cette nuit de Lukaerïs, tu as détruit tout ce que nous avions construits ensembles, tu as vendu la famille pour de la nourriture, tu as tout détruit, de par le sang, de par les armes, de par la violence, tu as proscrit ton âme aux yeux de tous exclus ceux du mal. Le visage du petit loup qui autrefois s’amusait ne serais-ce qu’en regardant les feuilles bouger au gré du vent fait maintenant place à celui d’un monstre de chair et d’os, d’un être cruel, sans pitié et sans fondement. Tu as trahis la seule chose qui avait une valeur réelle, tu as semé la zizanie dans un équilibre parfait. Tu as tué nos frères, nos sœurs, nos pères, nos mères, les anciens comme les jeunes, tu les as tous tués, TOUS… Et pourtant… Pourtant te mettre à mort ne vaut rien à mes yeux, pourtant, tu resteras en vie, Rox, tu resteras en vie, car je ne suis pas comme toi. Non, je ne suis pas comme toi. Voir ton sang couler n’apaisera jamais ma douleur, n’apaisera jamais le vide glacé qui viens de prendre place dans l’entièreté de mon âme, ni ton sang ni celui de ceux qui t’on accompagnés dans ce geste sans possibilité de retour. Puisses-tu vivre avec le remords éternel, puisses-tu vivre encore des centaines d’années et ressentir cette culpabilité jusqu’en Enfers. Tu n’es plus des nôtres, disparait. Disparait à jamais, vis dans ta honte, et puisses-tu vivre heureux dans l’ombre du massacres et de la déchéance que tu viens de causer. Tu n’es plus rien pour moi, ni pour tous les autres. Parjure. Traitre. Démon.
Un cri, rage, peine, désespoir, la douleur du vol plané suite au coup que m’avait asséné leur chef. Et je ne pris pas la peine de me relever. La pluie s’était mise à battre la terre, éteignant les feux, nettoyant tranquillement le sang qui s’écoulait au rythme de l’eau, glissant tout autour de moi. Pourquoi bouger, pourquoi me relever. Tout perdu. Tout perdu, à jamais. Disparut, ruinés, aucun retour. Tous. Sans espoirs. Sans raisons d’être à partir de cet instant précis. Tout perdu, plus rien… plus rien… Cette douleur me déchirait les entrailles, j’aurais aimé pouvoir mourir à ce moment précis, mais pourtant… Pourtant… Quelque chose m’en empêchait… Quelque chose de fort… Ni la haine, ni la soif de vengeance… Je devais vivre, pour eux. J’étais la dernière, l’une des dernières… Me lever… Je devais me lever… Et je le fis, oh, oui, je le fis, mais pour lever mon museau vers le ciel, vers la lune maintenant blanche qui avait déversé son sang vermeille sur ma forêt, laissant s’écouler un long hurlement, une longue plainte. Une longue plainte qui fut portée jusqu’aux plus lointaines contrées par le vent. Le vent. Le messager. Puis le silence tombait. Un lourd silence. Un silence complet. Plus qu’une ombre. Une ombre blanche dans un néant de noir et de rouge. Seule au monde.
ACT 2.
À jamais dans mon âme, Comme deux frères sous le soleil.
Maintenant plus d’une année de errance sans but, à frôler les arbres, à sentir leurs branches qui m’effleuraient le visage et les bras, sans réagir. Cette impression de vide grandissant, qui vous saisit directement à la poitrine. Le vide le plus total. L’incarnation même du néant. J’en étais prisonnière, et alors que les autres créatures semblaient vivre dans la plus paisible des existences, moi… Moi je marchais. Marchais vers on ne sait où, vers on ne sait quoi, mais je marchais. Depuis un an, m’arrêtant par moment, apprenant au fil des jours à communiquer dans le langage des humains.
Assise près d’un ruisseau, je fixais passivement les premiers flocons de l’hiver tombé du ciel, formant au sol une nappe d’un blanc aussi pur que ma fourrure. Un froid mordant, celui qui vous sied la peau et qui vous brûle, porté par le vent. Pourtant… Pourtant, rien n’y faisait, je restais là, dans mon cocon vide. Les mains dans la neige et les cheveux au vent, je tournais la tête, posant mon regard sur la créature qui me suivait depuis quelques semaines déjà. Jusqu’à maintenant, je n’y avais pas porté réellement attention, puisque selon moi il faisait assez chaud auparavant. Exclus lui laisser les miettes de mes repas, par moment, je n’avais jamais rien fait de plus. Pourtant, ce soir-là, je n’avais pas le cœur à regarder cette chose geler dans la neige. Et si ma haine me hurlait de le laisser là ou de le mettre à mort, au fond de moi, quelque chose me poussais à l’inverse.
Je tendais donc le bras d’une lenteur égale à celle des flocons, invitant la créature vers la chaleur que dégageait mon corps. Si mon initiation à l’âge adulte s’était produite un an plus tôt, il n’en faisait pas moins que, aux finales, nous, j’étais, plus âgée que les jeunes « adultes » humains. Oui, car chez-nous l’âge adulte c’était dans la cinquantaine. Nous vivions plus longtemps. Cette petite créature était, comme moi, hybride, un jeune mâle d’espèce que je ne pouvais connaître à ce moment-là. Mais je remarquais bien vite que mon flair m’avait trompé ; ils étaient deux. Un hybride et un jeune humain, tous les deux secoués par des tremblements de froid. Je soupirais, mais aux finales, ce n’était pas réellement un choix que j’avais devant moi. Je restais donc ainsi, immobile, attendant patiemment que les deux choses vainquent leur méfiance à mon égard. Après tout, s’ils ne venaient pas à moi, je n’irais certainement pas les chercher.
Jamais je n’ai sus à quel moment précis les deux s’étaient approchés, car c’est plutôt le lendemain que je me réveillais avec ces deux bestioles blotties en boule contre moi. Visiblement, le froid avait eu fortement raison de leurs peurs. Je soupirais, avant de les inspecter de plus près. Ils semblaient réellement jeunes, vu leurs tailles. L’hybride était le plus petit des deux, mais également celui qui semblait le plus fort. L’autre, l’humain, était aussi de petite taille, sa main était de la grandeur de ma paume. Malgré son âge visiblement supérieur, il était le plus frêle. Sans doute était-il perdu depuis plus longtemps que le demi-animal. Un second soupir m’échappait alors que je posais ma tête contre la neige, déposant mes mains sur leurs crânes, silencieuse.
Si l’on peut dire, c’est ainsi que je m’étais lentement dérobée à ma solitude et à ma dépression. Au fil des jours et des semaines une routine s’était installée et cela m’allait à merveille. Ils n’étaient ni envahissants, ni idiots. Du moins, ils étaient plus curieux qu’autre chose, principalement l’humain. L’hybride, lui, il était notamment plus discret et se contentait d’observer, et s’apprendre à fabriquer des choses avec ce qu’il trouvait. Pendant tout l’hiver je les gardais avec moi, leur montrant ce que je connaissais, tout ce qui pouvait leur être utile et tout ce qu’ils voulaient savoir.
- Dame Lylyyaaaannaaaaaaaaa! C’est quoi çaaaaa? - De la menthe givrée, c’est utile pour mieux respirer lorsque tu as le nez bouché. - Et çaaaaaaaaaaaa, c’est quoiiiiiiiiiiiiiiiii? - Ça, c’est un chêne. - Mais y’a pas de feuilles! - C’est normal, en hiver il n’y a pas de vert dans les arbres. - Ouais mais ceux-là, là-baaas, y sont verts! - Ça ce sont des conifères, ils n’ont pas de feuilles mais des épines, qu’ils gardent en hiver, mais tu es bien perspicace, petit. - Yaaaaaaaaay! T’as vuuu, j’suis trop fort!
La fierté d’un enfant en plein apprentissage, rien n’était plus… Adorable? Je lui passais une main dans sa touffe de cheveux de jais avant de me redresser et d’aller m’occuper un peu du plus jeune des deux, puis de revenir avec la main de chacun dans les miennes, me dirigeant vers le ruisseau.
Chasse, apprentissage, soins, ainsi se résumaient mes journées en leur compagnie. Enfin, après plusieurs semaines nous sommes étions tombés sur les parents du jeune hybride, qui le reprirent avec joie, heureux de retrouver leur enfant perdu. C’était sans doute à partir de ce moment-là, en début de printemps, que la situation avec le petit humain se gâtait légèrement. Disons le franchement, je n’avais aucune idée d’où pouvait bien être sa famille et, comme tout enfant de cinq-six ans, il s’ennuyait à mourir de ses parents et de sa sœur. À chaque jour où nous croisions quelqu’un, nous demandions, cherchions, mais rien à faire, personne ne savait rien sur eux. Une nuit sur deux, il s’endormait par manque d’énergie, les joues trempées et les yeux rougis par les larmes, aux creux de mes bras. Et je ne pouvais rien y faire. À toutes ces nuits je faisais la même chose ; je chantonnais tranquillement une berceuse que, jadis, ma mère me chantait à moi.
- Quand tu vis tes rêves, vis ta vie, La joie est maintenant et pour toujours, Saches que tu peux aimer, tu peux voler, Tu peux danser, l’importance est mineure, Laisses tes rêves te guider, Laisse le vent t’emporter, Ils sont les seuls à avoir les réponses, N’oublie jamais, et dors en paix, Les anges aiment la lumière, Et même sans ailes tu restes mon ange.
Puis le sommeil qui venait cueillir l’un et l’autre à tour de rôle. Ainsi étaient chaque soir, du premier au dernier. Et chaque matin se ressemblait, aussi…
- LYAAAAANNAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA! - Frblll… Gné? - Y’aaaa un truc dans mon frooooooooont! - … Tes cheveux, Jojo, tes cheveux. Ils sont simplement plus longs. Tu t’habitueras. - Ouais mais c’est bizarre! - Tant pis. - Enlèves-moi lesssss! - Je n’ai rien pour faire ça, puis, tu verras, ça te protègeras des mouches. - Buh… - Allez, debout et va chercher des fruits au lieu de te plaindre. - J’me plains pas! - Si tu boudes, tu ne manges pas. - Bweeeeeeh…
Et il se levait, allait chercher les fruits, puis revenait. Encore et toujours.
- Iiiiiiiiih! J’ai vu un truc en cherchant les framboiiiiiises! - Mhmm? - Ça avait des dents et du poil! - Ahhhh ouiiiiiiii? - Ouaiiiis! Et, et, et, et, ça avait des yeuuuux aussi! - Surprenant… - Et et et et un neeeez! Et des oreilles aussi! - Rarissime. - Oui heiiin!? Puis, puis, puis, après, ça à fait miaou! - Mhmm, je vois… - Et et et et, bah, et j’l’ai ramené, regaaarde!
Et il me tendait un félidé à bout de bras, mais, pas ce à quoi je m’attendais en fait. Pas du tout même. Les yeux écarquillés, je restais stoïque.
- Où t’as trouvé ça toi? - Bah à côté des framboises! - Bah ramènes le là-bas et vite fait hein! - Maiiiis j’veux le garderr! - Tu ne peux pas, c’est un bébé cougar, sa mère va devenir folle dingue si elle le trouve pas. - Ouais mais, mais, là, je l’ai trouvéééé, ça change quoi?
Et je soupirais, prenant le chaton dans un bras et la main du jeune dans l’autre, allant porter l’animal tout en expliquant calmement ;
- Tu vois, Jojo, quand quelqu’un à des petits, des enfants quoi, eh bien, il ou elle serait prêt à tout pour les protéger et les garder près de soi. C’est un peu le même principe avec les cougar. Si elle ne le trouve plus, sa maman sera triste, et lui aussi, même si tu luis fais plein de câlins. Tu comprends? C’est comme toi. Même si je m’occupe de toi après t’avoir trouvé, tu t’ennuies de ta maman, de ton papa et de ta sœur, et eux aussi s’ennuient de toi. C’est exactement la même chose. - Annnnh… Là j’comprends, Lyly… - Bon, alors, maintenant, tu vas le déposer juste là, puis reculer. - Okay.
Et il s’exécutait. Malgré sa naïveté, il était très loin d’être bête et cela me facilitait énormément la tâche. C’est ainsi que se déroulèrent les prochaines saisons, avec tout autant de questions et d’apprentissage, d’aventures et de mésaventures. En fait, je me souviens bien que nous avions passé deux cycles des saisons en compagnie l’un de l’autre avant que, finalement, après ces deux années, nous trouvions ce qui était le centre de nos recherches. Peut-être, d’ailleurs, au fond de mois, aurais-je espéré ne jamais les retrouver, surtout avec ce qui se passa par la suite.
À peine étions-nous arrivés que déjà je voyais posé sur moi des regards méfiants, effrayés et à la fois haineux, mais je ne me laissais pas écrasée pour autant, gardant la tête haute et les oreilles vers l’arrière, le petit agrippé à l’une de mes jambes.
- Le loup… Mauvais présages… Rien de bon… - Regardez le petit, comme il a peur… Qu’est-ce que cette chose lui a fait… - En plus d’être dangereux, maintenant les loups volent nos enfants… - Cette créature devrait mourir…
Que de commentaires désobligeant que j’ignorais du premier au dernier, marchant lentement, jusqu’à ce que l’enfant se mette à courir vers un homme adulte.
- Paaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaapppppaaaaaaaaaaaaaaaa!
Ce dernier écarquillait les yeux, avant de se prendre un gamin collé à une jambe, ce qui me faisais tranquillement sourire, jusqu’à ce que celle qui semblait être sa mère se pointait.
- Maaaaaaaaaaaaammmmaaaaaaaaaaannnnnnnnnnnnn!
Un beau câlin familial, rires nerveux, pleurs, tout ce tableau-là, qui me faisait légèrement tourner la tête, me contentant de toiser l’horizon en réfléchissant, dans mon monde, perdu. Un soupire, un sourire, et pourtant, le vide. Le néant. De retour. Je fermais tranquillement les yeux, n’écoutant plus rien, laissant simplement le vent me parler. Puis quelque chose me tirait de mes pensées et je baissais la tête, observant la petite chose, plus grande qu’avant certes, qui me fixait avec cet étrange sourire béant, limite entrain de sautiller sur place.
- Tu viennnns? C’est à tout le moonde le câlinn!
Sourire, et je me penchais légèrement, lui prenant les joues dans chaque main pour pouvoir mieux le fixer. Regard profond mais résigné.
- Non, Jojo, c’est chez toi ici, pas chez moi. - Maiiiis si, c’est chez toi auuussi! - Non, chez moi c’est bien plus loin. - Ouais mais chez nous c’est partouut, on est jamais au même endroit de toute façon!
Soupir. Et pourtant, je n’eus même pas le temps de lui expliquer qu’un éclat lumineux me permit d’avoir le réflexe de bondir vers l’arrière. Soulevant un nuage de poussière, je me redressais lentement, toisant l’homme qui me faisait face, épée à la main.
- Hors de ma vue, créature de mauvaise augure. Vous ne toucherez plus jamais aux enfants de notre peuple, vils esprits corrompus!
Un vif éclair au creux des yeux. J’avais déjà compris depuis que nous avions mis les pieds ici ; c’était fini, la petite vie tranquille à se faire tirer les oreilles tous les matins, à devoir faire ci ou ça, tout cela, s’en était fini, et cette lame qui déchirais la chair de mon bras gauche n’en fut que la preuve la plus pure et simple. Mordre la poussière, j’avais compris à ce moment-là le sens même de cette expression. Pourtant, je ne voyais pas pourquoi me relever, si ce n’était ce petit être qui s’était jeté au sol pour ramper jusqu’à moi et m’agripper les deux oreilles.
- Maiiiiiiiiiiiiiiiiiiis papaaaaa arrêeeete, l’est pas méchaaaante! L’est paaaaaaaaaaaaaaaaaaaa…
Je posais l’une de mes mains sur sa bouche pour le faire taire, lui glissant discrètement un pendentif dans l’habit qui couvrait le haut de son corps avant de le serrer une dernière fois contre moi et de souffler ;
- Contentes-toi de te souvenir. Garde ça avec toi et ne le perds jamais. Dans son injustice la vie est juste, ne l’oublie pas. Ne laisses jamais la haine te gouverner. Jamais.
Et d’un dernier geste, d’un dernier souffle, je le poussais à bout de bras, l’envoyant rouler dans la poussière plus loin, avant de me relever, ignorant le sang qui perlait de ma blessure, les crocs visibles.
- Vous parlez sans savoir. Un monstre, si vous le décidez ainsi, mais contentez-vous de craindre la colère de notre mère avant de craindre quoi que ce soit d’autre, humains.
Haie-moi. Haie-moi. Haie-moi pour ne pas souffrir, car le temps n’efface que les bons souvenirs, pas les mauvais. Haie-moi. Haie-moi pour oublier. Haie-moi pour guérir. Haie-moi pour vivre. Pour grandir, pour rêver, pour exister. Contentes-toi de voir le démon en moi que ton peuple ne cesse de voir. Vit avec eux car ils sont ce que tu es. Mais n’oublie pas que la haine n’est pas la solution. N’oublie jamais. Malgré le mal, malgré le temps, malgré les blessures. Malgré tout.
- Toi et ta meute, quittez cet endroit! - J’ai toujours été seule jusqu’à présent, et je le serai toujours. - Les loups ne sont jamais seuls! - Mais je suis une louve, pas un loup, pauvre idiot. - Il n’y a aucune différence à cela et si tu restes un instant de plus, c’est ta peau qui me servira de couverture. - Pourtant je n’y vois aucun inconvénient, mais toi, toi, Mathiase, supporteras-tu de vivre avec le souvenir des larmes de ton fils? Risqueras-tu d’être vu comme le méchant dans cette histoire? Où ne serait-il pas plus judicieux de ranger ton épée et de me laisser partir, et de profiter du fait que ton enfant soit en vie et à présent près de toi? - Cesse tes paroles, sorcière! - Corrompu par la haine. Simplement.
Et son geste n’en avait été que des plus prévisibles. Alors que son épée fendait le vent une fois de plus, je tournais sur moi-même lui envoyant mes griffes en plein visage avant de prendre le pas de course. De toute façon, ce n’était qu’une question de temps avant que tout le peuple débarque. On dit que le vent porte les messages et que les larmes sont des fragments de l’âme. Si c’est le cas, alors ce soir-là j’avais perdu au moins la moitié de mon âme, laissant derrière-moi un pan de ma vie. Nous dirons bien, deux ans, ce n’était rien, mais tellement à la fois. La dernière chose que j’entendis ce soir-là? Un cri d’enfant, mon nom porté par le vent. Auquel je n’eus de réponse qu’un simple et long hurlement, perdu dans la nuit. Perdu dans les ombres de mon monde, de mon âme, de mon esprit.
Seule, de nouveau seule.
- J’ai essayé si fort de faire comprendre à mon esprit ton absence, et pourtant je n’y arrive pas. Et qu’importe le nombre de fois où j’ai dut balayer ces larmes de ton visage innocent, qu’importe le nombre de fois où j’ai dut chasser tes peurs, même les plus futiles… Même si je meurs demain, au moins j’aurai servis à quelque chose, malgré ce froid assassin.
Soupir, tremblement malgré l’absence de froid.
- J’ai toujours eut la foi, Mystral, en toutes ces choses fragiles, mais pourtant, là… Pour ceux qui vivent avec moi l’enfer puisse voir la lumière, je resterai. Personne ne m’as jamais dit qu’on pouvait mourir à trop aimer. Ce cri je le conserve en moi. Rapportes mes paroles à ceux qui n’ont plus espoir, qu’ils les voient comme un symbole que l’amour remporte toujours la victoire, qu’importe sa nature, qu’importe le pourquoi ou le comment. Même à l’autre bout de la terre, je reste avec toi et ne t’abandonnes pas. Mais n’oublie pas. Et haie-moi. Pour mieux vivre. Si je dois mourir, je partirai heureuse, car ton regard innocent aura donné un sens à ma vie. Mes ailes sont brisées et pourtant voler ne m’intéresses plus. Ton âme à besoin de repos. Prends ton temps. Prends ton temps, je prends le mien.
Un sourire, je tournais la tête vers les ombres des arbres.
- Malgré la lassitude des orages dans le ciel. Y’a ton âme qui réclames un peu de répit, quoi que la vie ait semé et qui brûle sous tes pieds, quoi que la honte t’ait fait fuir et sombrer dans le pire, quoi qui puisse te hanter et qui souille ton passé. Quoi qu’alimentent tes pleurs, quoi que t’ais sur le cœur, J’reste avec toi ce soir, j’t’abandonne pas.
Puis le noir. Le néant. L’absence. La connaissance d’un sommeil profond, et pourtant si fragile en même temps.
ACT 3.
Je suis, tu es, nous sommes. Encore et toujours, malgré tout.
Déjà plusieurs mois. Plusieurs années même, que je vagabondais dans ces forêts. Je me tenais loin de tout et de tout être vivants. Après tout, pourquoi en faire autrement. J’étais bien, ainsi, à perdre mon temps avec moi-même et à étudier divers manuels pour parfaire mes connaissances. J’avais effectivement trouvé un nouveau passe-temps ; les runes. Déjà au moins cinq années que je les étudiais et tentait de les comprendre. J’avais déjà réussi quelques petites choses dans ce domaine. Disons-le, Mystral semblait être avec moi ces temps-ci. Je décidais néanmoins que, pour ce soir-là, j’en avais assez fait. Je me levais donc tranquillement, posant mes livres dans mon sac avant de m’éloigner entre les arbres et de me coucher sur l’herbe chauffée par le soleil. Je faisais souvent ça, me coucher pour regarder les étoiles naitre dans le ciel qui passait du bleu au noir. Soupir.
Le lendemain, je devrais aller en ville, je le savais. Ou, du moins, me diriger vers la ville. J’avais entendu de la bouche de voyageurs, sans doute des bardes ou des gitans, que j’étais près de Paladéïne. Néanmoins, l’envie de m’y rendre ne m’effleurait pas du tout. Enfin bon, je devais y aller. Toujours couchée au sol, je passais l’une de mes mains sur le brassard de cuir qui me couvrait l’avant-bras gauche. Je l’avais fabriqué avec des proies chassées et de la laine de créature étrange. Dessus était gravée une feuille, en hommage à Mystral. Pourtant, cet accessoire n’avait rien de religieux, c’était surtout pour dissimuler un vieux souvenir encore trop à vif. Soupir. Néanmoins, je devais vivre avec, aucun retour en arrière n’était possible, ainsi était là vie. En cinq ans, le gamin devait déjà avoir oublié, même si en quelque part, je nourrissais l’espoir qu’il se souvienne, et qu’il m’haïsse, pour mieux grandir. C’est d’ailleurs sur cette pensée que je laissais le sommeil m’envahir de nouveau, me faire voler vers un nouveau jour.
Mes premiers pas en Paladéïne ce jour-là furent des plus étranges. Je haïssais ce lieu pullulent d’humains et d’autres races étranges. En fait, je haïssais ne pas être toute seule. Le vacarme des bardes, ménestrels, marchands et autres personne me broyaient les tympans, habitués au calme de la forêt et des plaines. Je m’arrêtais près d’une auberge quelconque, soupirant, avant de tourner la tête. Encore un vacarme additionnel ; la cours d’entraînement des guerriers de la capitale. Cette simple vision me fit grimacer. Je haïssais les armes depuis ce jour fatidique, et cela n’allait pas changer de sitôt. Jetant un dernier regard méprisant vers les combattants, je tournais les talons, me dirigeant tranquillement vers un marchand de grimoire et de livres. Je voulais en savoir plus sur les runes et les langues du monde. Plus de connaissances, j’en voulais encore plus. En échange des livres, je leur donnais des peaux. Peaux des animaux que j’avais chassés pour me nourrir. Je ne gaspillais rien.
- Bien le bonjour dame Lyanna. - Bonjour Kaël. S’il te plait, tu sais que tu dois m’appeler Soraya, maintenant. - Oui, c’est bien vrai, pardon ma chère. - Merci. Enfin bon, qu’as-tu de nouveau pour moi? Et comment vas ton fils? - Pas grand-chose, pour tout dire. Les mêmes manuels que la dernière fois, et celui que tu m’avais fait mettre de côté. Pour ce qui est de Darik, il va bien, plongé dans ses bouquins pour apprendre l’art d’être forgeron. - Tu m’en vois ravie. Au moins ce petit fera quelque chose de sa vie.
Eh bien oui, en fait, Kaël était, comme moi, un demi-loup. Il faisait partit de la meute du sud, nos cousins, en fait. Enfin, lui c’était plutôt mon oncle. Son fils, Darik, était mon cousin. C’était le peu de branche de famille que je savais avoir encore en vie. Les autres, je n’en savais absolument rien. Un sourire las s’étirais sur mon visage et le vieux marchand lâchait ;
- Déjà huit ans, le massacre… Ton âme se cicatrisera, Soraya, n’ait crainte. - Si tout était si simple, Kaël, si tout était si simple.
Mon âme ne m’appartenait plus, et ce depuis cinq ans, et cela, personne ne pourrait le changer. C’était ainsi.
- Le gamin te manque encore, pas vrai? - Oui, enfin, si tu perdais Darik, tu serais dans le même état. - Oui, Soraya, mais Darik est mon fils, l’un des nôtres, c’est différent. Oublie-le, haie-le pour mieux vivre. Cesses de te morfondre. Tu étais promise à être la nouvelle druidesse de la meute du Nord, soit forte et fière. - Mais la meute n’existe plus, Kaël, et je n’en suis pas la druidesse, aucune cérémonie n’as été faite, donc cesses de me rabrouer les oreilles avec ces histoires de si et de peut-être. - Si c’est ce que tu souhaites… Mais tu perds ton temps, ma vieille. - Allez, file moi mon bouqin, j’ai tes trois peaux de cerf comme prévu. - Tsfff, ces louves… Il est là-bas, sur le comptoir.
Et il me pointait un manuel doré qui semblait trôner parmi tous les autres. Manuel qui traitait sur les runes de guérisons, ce qui ne pouvait qu’être utile. Je déposais donc les peaux avant de ranger le livre dans mon sac et de bailler, prenant un moment pour m’étirer avant de sortir à l’extérieur et de filer vers l’auberge la plus proche.
- Dollya? - Oui, j’arrive, minute.
Je m’appuyais contre le comptoir, attendant tranquillement l’elfe aubergiste. Je venais lui apporter du poisson, comme à mon habitude. Ainsi était m vie de vagabonde. Je prenais sagement un verre d’eau lorsque la femme arrivait en souriant.
- Bon bon bon, que ramènes-tu de bon cette fois-ci Soraya? - Quatre truites et deux saumons, frais d’hier. - Voilà qui est fort intéressant, que veux-tu en échanges?
Elle savait bien que je n’avais rien à foutre des écus que tout le monde utilisait, heureusement. Néanmoins, ce matin-là, je ne savais pas ce que je voulais. En fait, je n’avais besoin de rien.
- Mhmmm… Y-a-t-il d’autres villages dans le coin où je pourrais me rendre sans trop de difficulté? - J’en sais rien, je n’écoute pas trop les propos des voyageurs qui passent dans l’auberge. Je sais qu’il y en a un du nom d’Hurlevent à environ deux semaines à dos de cheval. Donc quelques mois à pied pour toi. - Eh bien, j’irai y faire mon tour visiblement. Garde les poissons, je n’ai besoin de rien, et merci pour l’information. Dans quelle direction? - Oh, quel beau cadeau, merci bien. Vers l’est, en passant par les plaines et par les grandes forêts boréales. - Encore merci, que Mystral te guette. - Et qu’elle fasse fleurir ta vie.
Un sourire, puis je tournais déjà les talons, m’éloignant. Je ne partirais pas tout de suite. Disons le franchement, l’envie de voyager longtemps ne me bottais guerre pour l’instant, peut-être dans quelques années par contre.
Ainsi se passèrent, dans cette même routine, les prochaines neuf années de mon existence. Bien ennuyeux? Un peu, oui, mais bon, je n’avais pas le choix. C’était d’ailleurs par pur embêtement face à cette routine envahissante que j’avais décidé de mettre en marche mon projet de voyage vers cet endroit dont m’avait jadis parlé Dollya. Nul besoin de résumé mon voyage car il se fit sans réel problème. Une bonne petite marche de santé qui avait duré tout l’automne. On peut donc en conclure que je me baladais déjà dans les forêts d’Hurlevent dès le début de l’hiver.
Malgré tout, je ne pouvais pas oublié, je n’aurais jamais pu oublier. Depuis des lunes je errais de forêts en forêts, sans but, sans compagnie, l’âme vide, le regard fixe, l’existence bornée dans le néant. Je ne vivais que dans le vide et dans l’éternel remords. Si je n’aurais pas laissé les autres de par ma curiosité… En fait, même cela n’avait servi à rien, car l’humain avait disparu de l’endroit où je l’avais laissé. Ils avaient tous disparus. J’étais seule. Totalement seule. Seule avec moi-même, seule avec Mère-Nature, plus communément appelée Mystral. Cela faisait maintenant bien des années de tout cela… Des années de solitude. Des années perdues dans le vent. Et pourtant… Et pourtant je savais qu’un jour tout changerais de nouveau. Peut-être ne savais-je pas que ce serais ce soir-là, après tant d’années à cultiver ma solitude et mon dégoût de la société et des combats. Ce soir-là où, comme à mon habitude, je marchais dans mes forêts, coquille vide dans un monde énorme. Ce soir-là où, du bout des narines, une odeur de fumée m’effleurait… Ce soir-là où je méditais paisiblement, ce soir-là… Ce soir où, éteignant ce feu solitaire non loin d’une auberge, je voyais cet homme pour la première fois, ou du moins, c’est ce que ma mémoire me fit croire. Le premier humain, depuis toutes ces années… Et malgré son air joyeux, calme, paisible, malgré tout cela, je ne pouvais pas me permettre d’oublier… D’oublier…
- Mes salutations, nouvelle arrivante.
Je prenais du recul, alors que lui ne faisais que me saluer poliment. Je me méfiais, car lui aussi, oui, lui aussi, portait une arme, comme eux… Comme eux… Le rond de pierre contenant encore les braises du feu nous séparait à ce moment-là, et pourtant, ce fut sans saluer que je lui demandais d’un ton sec ;
- Qui es-tu?
Il posait donc son bouclier contre un arbre, prenant ses aises, jusqu’à se sortir un peu de pain avant de répondre, un éternel sourire paisible gravé aux lèvres ;
- Je me présente, Jonas Pronmor, Paladin des Cieux, protecteur de la vie et de la nature en ces terres, et vous, chère louve, puis-je savoir votre nom?
Néanmoins, même ces plus sympathiques présentations ne suffirent pas à calmer mon dégoût du moment. Honte à moi. Je me redressais et m’approchais de lui, le pas léger, la fourrure dansant au rythme de chaque mouvement, chaque brise de vent, comme si j’étais moi-même une partie de la nature, de la forêt. Mes yeux verts plongés dans les siens, légères noisettes parsemés de quelques grains d’or, je m’arrêtais à quelques centimètres de lui, tendant la main, posant mon index griffu sur son nez, effleurant sa joue de l’autre main, détaillant les traits de son visage d’un œil attentif, avant de lâcher sobrement ;
- Tu vois le monde comme un carré de sable où tu dois protéger les touffes d'herbe que tu crois forêt. Tu crois protéger quelque chose qu'en fait tu ne fais qu’effleurer du revers de la main. Tu crois bien faire mais ce sourire naïf en dit gros. Pendant que tu souris ici, des êtres de ta race écrasent des milliers de vies pour des raisons futiles. Pendant que "monsieur le grand héros des Cieux" fait ses petites affaires, quelque part, un être innocent se fait égorger d'une lame maladroite, voir adroite, son sang macule la terre meuble de sa forêt. Mais toi, humain, non, toi, tu ne sens pas cela. Toi, tu n'es qu'humain. Avec elle tu ne fais pas qu'un.
Tranquillement, je bougeais la main, de sorte à lui couvrir les deux joues, avant de faire glisser la griffe de mon pouce sur l’une d’elle, l’entaillant légèrement, et malgré son regard qui en disait long, qui témoignait de l’enfer de son passé, je ne su pas retenir mes paroles, qui fendirent une fois de plus le silence ;
- La terre est brune de sang, l'air se fait transparent de peur, soleil et lune se cachent derrière les nuages, qui fuient, aider par le vent qui ne veut que se sauver de cette planète détruits par les égoïstes. Ce bois que tu brûles aurait pourris, et donner plus de chance de vie aux futures plantes et êtres vivant dans la terre. Le feu n'est pas naturel. Il est créé. Il est destruction amère que seule Mystral devrait avoir le pouvoir de contrôler et d'invoquer. Seuls la foudre, seuls les volcans, personne d'autre. Ne joue pas avec ce qui n'est pas tiens Paladin, la surprise pourrait être bien mauvaise.
Je retirais mes mains, m’éloignant d’un simple pas, et par-delà son regard emplit jusqu’au plus profond, il répondit, sérieux ;
- Le monde n’est que guerre et conflit, même Mystral, la protectrice de la vie, ne pourrait rien faire pour empêcher la mort de frapper, à raison que c’est l’équilibre entre la vie et la mort. Un cycle qui ne doit plus être brisé… Le monde a déjà souffert ces dernières années…
Je ne bougeais pas, l’écoutant, le fixant, le détaillant de haut en bas, en passant par ses vêtements sombres, sa cape qui claquait dans l’air, ses longs cheveux noirs qui semblaient danser avec le vent… Et sa main qui se posait sur mon épaule, que, malgré toute ma réticence, je ne dégageais pas, et lui se contentait de me fixer, continuant ses paroles ;
- Vous vous trompez sur une chose, chère dame ; je ressens la nature et la vie de ce monde. Quand la vie souffre, je le ressens comme si je serais elle. Je suis lié avec la vie comme ma Déesse est liée à ce monde et tout ce qui y vit. Ce monde est remplit de sang, coulant lors des guerres des dernières années. Le vent pleure encore que la guerre qui arrive sera encore plus grande à raison des Démons. Votre simple blessure n’est rien comparée à toutes les souffrances de ce monde.
Le sang qui quelques instants plus tôt teintait le sol de son rouge s’illuminait d’une légère lueur verte, avant de s’évanouir dans le néant. J’aurais pu réagir de diverses façons face à cela, et pourtant, oh, pourtant, je demeurais totalement immobile et impassible, attendant simplement qu’il continuât ses paroles.
- Mon sang est banni par la créatrice de la vie. Le feu fut un des cadeaux donnés par les Dieux pour aider les êtres vivants à vivre dans le froid. Chaque race à reçut un cadeau à sa création, mais les humains ont mal utilisé le leur qui était le feu. Mon titre est un titre donné par les Dieux, ce n’est pas moi qui l’ait choisit… J’ai accepté ce que les Dieux m’ont donné et je protégerai la vie tant et aussi longtemps que je vivrai. Toutes les souffrances que je subirai seront pour aider ce monde à mieux vivre et profiter de ce dernier… Pas profiter pour le détruire mais pour y vivre et pour y comprendre les choses.
Le pendentif, sans doute dédié à Mystral, qu’il portait s’illumina légèrement. Je ne prenais pas la peine de regarder sa blessure se cicatriser d’elle-même, ni même de porter attention au pendentif en lui-même, lui tournant le dos après m’être dégagée de sa main pour faire quelques pas en toisant le ciel d’un regard vide, lâchant calmement ;
- Longtemps j’ai refusé les cadeaux des Dieux…
Un sourire perlait à mes lèvres alors que je tournais légèrement la tête pour le regarder du coin de l’œil, laissant le vent emporter ma fourrure et mes cheveux dans sa danse.
- Ces cadeaux sont d'une valeur sans pareille et d'une reconnaissance incroyable, mais la plus belle humilité est de savoir les refuser et d'accepter de rester égal aux autres créatures peuplant ce monde. De rester pur, de demeurer la version originelle. De rester l'ébauche finale de ce que Mystral elle-même à jadis créé. Sans modifications, sans supériorité. Demeurer soi-même.
Je faisais volte-face, le toisant de nouveau telle une ombre parmi tant d’autre dans la nuit, mes yeux luisant sous la lune. Fixe.
- Ta vie ne tiens plus qu'au fil de ta dite puissance. Sans les cadeaux que tu as acceptés tu serais un homme normal. Tu serais ce que tu as été promis à être et non pas une illusion se cachant derrière un pouvoir qui n'est pas sien. Tu fais régner la paix par la crainte et la peur. Le cycle s'arrête car ta puissance l'effraie. Et pour cela, tu ne vaux pas mieux que les plus vils brigands. - Les épreuves que j’ai vécues n’ont jamais été pour quelconque gloire ou même puissance… Vous parlez de choses que vous connaissez mal… La vie des vivants ont souvent été épargnées grâce à mes paroles. Seuls les morts-vivants furent mes ennemis pendant des années. J’ai accepté les cadeaux que ma déesse et les Dieux m’ont remis non pas par puissance mais par volonté de vouloir aider ce monde… Les gens ne me respectent pas par la faute de la peur, mais par le respect des choses que j’ai fait contre la guerre des morts-vivants.
Calme, je m’approchais de nouveau de lui, dénouant tranquillement l’une des ficelles de cuir de ma ceinture sans le lâcher du regard. J’avais mon opinion sur la chose, et cela n’a d’ailleurs toujours pas changé.
- Les secrets de la vie, de la mort, de l'existence, l'un des plus grands mystères de ce monde, et pourtant si évident. La loi du plus fort. Les plus puissants survivent, les plus faibles meurent, ainsi va la vie, mais les Dieux aussi font des erreurs, et cette erreur aura été de changé ce qu'ils ont créé par le passé. De modifier l'équilibre. Mystral à créer la vie, mais la vie est devenu elle-même sa propre Maîtresse. Même un Dieu ne pourrait, s’il le voulait, annihiler toute source de vie, car les êtres qui ont préservé leur pureté native sauraient survivre à toutes les hécatombes.
Lentement, je levais le fil de cuir, formant un cercle à l’aide de ce dernier. Un cercle parfait. Parfait et simple comme tout.
- Tu vois ce cercle. C'est celui de l'existence, de la vie.
Puis je lui montrais une perle, toute simple elle aussi, faite de bois.
- Un cadeau des Dieux.
Pour finalement faire glisser la perle sur le fil, qui se tordait de sorte à former un triangle aux trois pointes bien définies.
- Le cercle est détruit.
Silence, puis je m'éloignais de nouveau, volatile, comme le vent.
- Mystral est ma mère, mais par-dessus tout je sais que rien n'est parfait, elle y comprise. Pourtant qu'importe qui, qu'importe quoi, la majorité se laissera avoir par l'appât du gain. Tu sembles avoir un lourd passé, Paladin, emplit de malheur et de peine. Tel était le prix à payer de ton gain de puissance, de supériorité. Tu en vivras sans doute encore et encore, tant que l'équilibre sera perturbé, mais ainsi est fait un triangle ; la progression est inexistante, il n'existe que de dures cassures pour changer de voie. Tu n'es plus une âme de la nature, de par ta constitution tu te trouves au-dessus de cela. Ton corps n'est plus naturel. En toi coule une magie qui est un don, un don que tu aurais dut refuser pour rester toi-même. Combien de fois as-tu fait couler le sang, Paladin. Combien de familles "adverses" as-tu détruites? Tout ton être hurle cette violence et ce mal, audible à des kilomètres à la ronde, Paladin, il cris, il se tord. Une ombre malsaine ayant semée la mort et la peur, au nom de ses convictions. De la même façon que d'autres ont pu attaquer ces terres ; au nom de leurs convictions, semant sang et peur sur leur passage malgré eux. Ton épée est maudite. Ton épée est une tueuse. Celui qui la tient l'est tout autant car il la contrôle. Tu n'as plus de sang, tu n'as plus de vie. Tu n'es qu'une ombre.
Dans un geste fluide et rapide, je dégainais un petit couteau blanc et m'entaillais la peau du bras sans tressaillir, laissant mon sang foncé glisser sur ma fourrure d'ivoire, le regard toujours attaché à celui de l'humain. Et lui, lui, l’humain, le paladin, il me regardait faire, médusé, comme ses mes paroles et mes gestes le laissaient incrédule. Était-ce encore une fois lié au fait que j’étais une druidesse? Peut-être bien, mais qui sait…
- Les vrais êtres vivants sont ceux dont le sang ne fait qu'un avec le monde. - Vous êtes peut-être une Maîtresse de la nature, une personne qui vit en totale unisson avec ce monde que les Dieux ont créés, mais ces personnes comme vous sont venues me voir pour que je continue à être le bouclier de la vie. Mon arme n’as jamais servie dans le but de dominer mais plutôt pour créer un lendemain sûr pour que les gens vivent heureux et que le sang ne coule plus par la faute de la cupidité des hommes.
Je faisais un tour sur moi-même, le bras tendu, laissant les gouttelettes rouges s'envoler et s'éclater sur l'écorce, les feuilles et toutes autres choses autour de moi, sans gêne. Il regardait autour de lui avant de s’avancer de quelques pas et de détacher sa cape, comme si le fait d’y avoir quelques gouttelettes de mon sang dérangeait.
- De ce sang certaines créatures se nourriront, de ce sang certaines rebrousseront chemin et éviteront ainsi la mort. Vous, humains, ne sentez pas ces indices qui sont laissés là pour les habitants des forêts. Votre être est souillé, Paladin, jusque dans vos veines. Souillé de puissance et de pouvoir. Inutile. Futile. Vos "exploits" ne sont que sang et mort. Les humains vous aiment car vous les débarrasser des "envahisseurs", mais les rares survivants retournant dans leur demeure se voient dans l'obligation de dire à toutes ces femmes, tous ces hommes et tous ces enfants, que leur père, mère, fils, fille, autre, a été tué, en tentant de protéger leurs idéaux.
Il retirait son collier et le gardait dans ses mains, comme s’il avait une valeur sûre à ses yeux.
- Vous pouvez croire ce que vous voulez de moi, mais ma mère est elle-aussi Mystral, comme tous les êtres vivants de ce monde. Je suis son bouclier parmi les êtres qui ne respecte pas la vie qu’elle a donné. Ma puissance ne vient pas des personnes tuées ou des massacres de mort-vivants… Ma puissance vient de mon sang, le même sang que Mystral m’as remis pour que la vie puisse perdurer en ce monde. Je suis né poussière et je finirai poussière, au service de la vie en ce monde, et si je suis damné pour cela, j'accepterai à raison que j'aurai servi la vie jusqu'à mon dernier souffle.
Mon visage se durcissait par la déception tranquille. Ses intentions semblaient si bonnes, si pures, mais le simple fait de l’épée qu’il portait suffisait à révulsé la moindre intention que j’aurais pu avoir à son égard.
- Tu récoltes ce que tu sèmes, Paladin. En semant la mort, le sang et la peine, tu ne récolteras que la même chose, encore et toujours.
Il levait les yeux vers la lune, de nouveau silencieux quelques minutes.
- Je récolte la vie que j’ai semée quand j’ai mis fin à la guerre contre les mort-vivants…
Un sourire las se traçait sur mes lèvres alors que je soufflais tranquillement ;
- Laisses-moi t'apprendre quelque chose, Paladin : Nous n'avons pas besoin de toi pour vivre. S'il n'y aurait pas de guerrier, il n'y aurait simplement pas de guerre car il n'y aurait personne pour y participer. Il n'y aurait que le cercle de la chaîne alimentaire. Le cercle réel. Les gens s'outrent avec un rien. « Niah, tu ne pries pas le même dieu que moi, tu dois mourrirrrr! », ou alors « Anhh, tu n'es pas de la même espèce que moi, horreur, disparaiiiit! », et j'en passerai. J'ai vécu sans l'aide de guerriers ou autre, et je m'en porte étrangement très bien. - Même si les armes disparaitraient, même si les guerres se finiraient, le monde serait toujours en proie à la mort suite aux combats et au sang… À raison que les êtres vivants sont fait ainsi, même si l’on voudrait tout changer, nous ne pourrions pas… À raison que c’est un cercle de la vie qui ne pourra jamais être détruit… À raison que toute personne peut être cupide, vengeure ou même assoiffée de pouvoir.
Je me déplaçais lentement, de sorte à me poser aux cotés de lui, suivant son regard vers l’astre stellaire. Il tournait alors la tête, posant son regard ferme et déterminé sur moi.
- Tu as choisi la voie de la protection, mais par le fait même celle de la guerre. Inverse les rôles, Paladin. Vous vous entre-attaquer. Vous êtes tous les méchants et les gentils en même temps, à tour de rôle, tout dépendant des yeux qui se posent sur vous. - Vous qui restez dans les bois, vous qui restez loin de tout, dites-moi ce que vous faites pour empêcher le sang de couler. Dit moi ce que tu fais pour tenter de faire changer ce monde pour qu’une paix s’installe. Dit moi ce que tu fais pour tenter, même si cela est chose impossible, de créer une vie où le sang ne couleras plus et où la guerre l’existerait plus?
Je levais une main, posant mes coussinets et mes doigts se terminant par de longues griffes sur l’épaule du guerrier.
- Tu les recolles, mais aux yeux d'un enfant tu resteras toujours ce monstre. Aux yeux d’un enfant, tu resteras toujours celui qui a fait saigner l’être qu’il n’haïssait peut-être pas réellement. Tu ne pourras jamais remplacer leur père, leur mère, leur frère, leur sœur. Pas plus que tu ne pourras remplacer leur femmes, leurs maris. Ces choses-là ne se remplacent pas, et c'est bien les pires sévices d'une guerre. Aux yeux des tiens, un Héros, aux yeux des leurs, un Zéro.
D’un geste machinal, je me plantais devant lui, posant mon autre main sur sa seconde épaule, toisant toutes les teintes noisettes de son regard. Je restais ainsi un bon moment, secouée d’une étrange impression, mais qui ne fut que, visiblement, passagère. Il tendait alors les bras, posant ses mains sur mes épaules de sorte que je ne pouvais pas reculer, comme je l’aurais normalement fait.
- Et ces enfants qui ont perdus leurs proches n'auront qu'une volonté : les venger. Et naîtra une nouvelle guerre lorsqu'ils seront prêts. Par tous les moyens. Y compris jouer avec les morts, voir même avec les démons. En faisant couler la première goutte de sang est née un cercle qui causera votre perte à tous.
Je fronçais légèrement le museau, dégoûtée à cette idée. Et surtout inquiète d’un point. Le petit, avait-il laissé la haine prendre le dessus? Ou s’était-il souvenu?
Dernière édition par ¤ Cynn ¤ le 7/10/2012, 15:27, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: ¤ Tite Histoire, 2 ¤ + Photos <3 5/10/2012, 04:33 | |
| - Partie 2:
- Avant que ne n’arrives ici, je pensais comme toi, mais la vie m’as montré que ce monde utopique est impossible… J’ai vécu des choses que peu de gens ont vécus… je ne me considère pas comme un héros, même si c’est ce que vous pensez… Je n’ai jamais fait couleur le sang sans raison, j’ai toujours tout fait pour empêcher la souffrance et la mort… Mais dans cette guerre… Mais cette guerre, ce roi liche, cette abomination de la nature, celle qui a voulu tout détruire en ce monde… J’ai dut faire des choix qui me hanteront jusqu’à ma mort, mais je dois vivre avec et avancer, sinon tous les sacrifices qui ont été fit pour enfermer ce monstre qui aurait tout détruit de la vie sur cette terre n’aurait servi à rien… - Ce que je fais? Je me contente de vivre, Paladin, je vie, tout simplement. Et saches, gamin, que créé une vie blanche de toute tache rouge est possible. Le cercle de la vie est emplit de cruauté car cela a été banalisé et délibérément inséré en lui. Non, la guerre n'as rien de naturel. Je ne ressens aucun besoin quant à me justifier face aux actions que je commets car tu es bien le dernier à pouvoir être apte d'en juger par la suite, humain. Votre race a depuis longtemps perdu sa prestance d'entant. Votre espèce est la cause de la disparition de plusieurs autres. L'équilibre a été détruite lorsque les Dieux ont fait l'erreur de vous faire don de cette intelligence remarquable, dont vous vous êtes servi pour créer la guerre. Les magies démoniaques ont été réveillées par votre race, par ces petits fanfarons qui ont voulu jouer un peu trop loin. Ma forêt en as déjà pâtis.
Je levais les mains, tassant les bras de l’homme du revers des poignets, et je montrais brusquement les crocs, grondant, avant de cracher mauvaisement ;
- Pauvres fous.
Il esquissait un grand sourire, avant de lâcher ;
- Moi je reste calme comparé à vous qui laissez la colère prendre le dessus. Avec la colère vous créer la haine et avec la haine, la vengeance, et tout ce grand cercle. Vous me jugez sur ce que la majorité de mon peuple fait… Mais vous ne valez pas mieux que nous! - Vous faites étalage de votre passé comme si vous cherchiez à être plaint, mais cela ne servira à rien avec moi. Je ne suis pas de celles qui fondront devant le pauvre guerrier qui a été contraint malgré ses convictions. Chacun son vécu, restes-y attaché si souffrir t'importes, moi ce qui m'importe n'est pas mon passé, mais le futur de ceux qui marcheront après ma personne.
Et le sien. Et le sien.
- Si colère vous voyez en mes gestes, de haut vous vous trompez, Paladin. Non nous ne valons sans doute pas mieux, car nous avons laissé libre court à l'évolution d'une race qui nous mettra tous à mort. Nous sommes vos ancêtres, Paladin. De cellule nous sommes devenus poissons, de poissons nous sommes devenu animal, d'animal nous sommes devenus anthropomorphe et d'anthropomorphe vous êtes devenus humains. Respectes tes aînés, pauvre fou, car chez nous la vieillesse ne se lit pas par les rides et les courbatures. Tel est le cercle de la vie ; l'évolution. Nous naissons et nous mourrons. Nous tuons pour manger, nous nous faisons tuer pour manger. Pas pour des « croyances », de « l'argent » ou des « objets ». Votre peuple a sombré dans le matérialisme et l'égocentrisme. Par le passé, une louve aurait trouvé de vos enfants blessés, elle les aurait adopté et élevés, puis aurait été tuée par votre peur de la compréhension. À l'inverse, un humain trouvant des louveteaux, des oursons ou autre créature carnivore les tuera sur le champ, ou plus tard, car « c'est sauvage et dangereux ». Votre peuple s'est lui-même exclus de l'ordre naturel des choses. Votre monde et le nôtre n'est plus le même, il ne s'agit que de deux parallèles qui se ressemblent, sans plus, sans moins. Mais à force de piétiné les autres cercles vous finirez par vous faire tuer jusqu'au dernier. La conquête des humains en a tué déjà beaucoup trop sans aucune raisons valables.
Je le contournais tout en terminant mes mots, calme, inébranlable comme un chêne… Un chêne… une fois derrière lui, je me contentais de poser mes mains-pattes de chaque côté de son crâne, demeurant ainsi plusieurs secondes avant de lâcher ;
- Tu veux savoir ce que je fais? Ce que nous, mon peuple faisons? Ne vous êtes-vous jamais demandé comment des humains, grands ou petits, perdus des jours et des jours en forêt faisaient pour survivre? La curiosité et la peur de votre peuple sont les plus grands facteurs qui nous sont d'une utilité franche. Il est aisé de guider un humain vers un village par sa peur des créatures, d'attirer des chasseurs hors de danger en servant de proie, de se sacrifier sous les coups pour laisser notre fourrure à l'humains qui nous arraches la vie sans raison ou par peur pour le protéger du froid. Crois-moi, Paladin, il ne suffit pas de connaître les villes et les armes pour pouvoir faire quelque chose.
Puis, brusquement, sans prévenir, je l’empoignais par les épaules et le forçais à s’étaler au sol d’un vif coup de patte dans les genoux, puis je posais l’une de mes mains griffues à plat sur son dos avant de lui chuchoter à l’oreille, ignorant le sourire qu’il esquissait malgré sa surprise ;
- Vous n’êtes pas mieux que moi… Votre réaction, vos paroles, votre façon de penser, ne font que prouver que vous mettez tous les hommes dans le même panier. Je suis grandement au courant que ma race est en route vers sa propre fin, à raison de tout ce que vous avez nommé, mais rien ne m’empêche de vouloir les sauver et je protégerai les miens jusqu’à ce que la mort arrive… Comme vous protégez les vôtres… - Je ne protège que les miens, et je ne protège pas par le sang, mais en utilisant vos peurs. Le seul sang que les petits de ma meute aient touché fut celui de leurs repas. La guerre ils ne connaissent pas. Cupidité, pouvoir et vengeance ils ne connaissent pas. Et c'est cette pureté qui les a détruits. Seuls les êtres purs meurent, la haine et l'égocentrisme sont trop puissantes en ce monde pour permettre l'existence de ce type d'êtres, et malgré tout, malgré ce que ton peuple à put faire en détruisant la pureté qui sciait ma forêt, tu es toujours vivant, Paladin. Alors fais attention à tes qualificatifs. Tu juges beaucoup trop sans prendre connaissance des faits. - Je ne me plains pas de mon passé, à raison que j’assume ce que j’ai fait et que je vie avec. Le monde est en continuel changement, vous pouvez continuer à vivre et si nous serions tant dans l’erreur, pourquoi les dieux ne nous tuent pas? Tous les êtres vivants et toutes les races finissent par avoir des moments où les dieux mettes des choses sur leurs routes pour les ramenez sur le bon chemin. Néanmoins, ce ne seras pas en restant dans le passé que nous pourrons créer un nouveau monde… Mystral, la déesse mère, celle qui donne la vie, celle à qui appartient ce monde, tous ses enfants… Sachez que pour moi tout ce qui vit est considéré comme frère et sœur… Je ferai tout pour empêcher les guerres et les conflits, mais même si tu veux tout faire pour empêcher les guerres, elles seront toujours là… MAIS LÀ, VOUS ALLEZ TROP LOIN!
Le paladin donnait un coup sec pour se relever, me faisant chuter sur le dos. Chute que je ne tentais pas d’éviter. Il se tournait, puis me tendait la main. Il semblait extrêmement sur ses gardes, chaque mouvement semblait être fait avec un sentiment d’insécurité. Je fixais sa main de mon regard d’émeraude, le visage de marbre, les paupières légèrement plissées.
- Je ne suis pas votre ennemi, mais si vous me considérez comme tel c’est votre choix… Moi, je suis comme ma mère, je suis pour la vie et non pour la mort… Même si tu te mets au-dessus de tout le monde, même si tu crois que le monde t’es dut et que tu crois qu’il est temps que nous sommes une erreur … Empêchez donc les humains de vivre… Pour ce qui est de la magie nécrotique, c’est le dieu de la mort qui l’a donnée aux êtres vivants et ce sont ces êtres vivants qui l’ont perverti. Pour ce qui est de la magie démoniaque… Ce sont les races vivantes qui ont choisi de croire aux démons et de faire des pactes avec eux. Ce n’est pas UNE RACE qui est la responsable de tout… Apprenez à comprendre le monde avant de juger… - Le problème est que les démons sont d'autant plus une race que toutes les autres. Les morts-vivants sont eux aussi vivants. La seule chose qui en fasse des ennemis est le fait qu'ils étaient enfin dans leur repos éternel et que ce dernier ait été brisé. Je ne juge pas l'entièreté des humains, mais si vous vous sentez visé, ma foi, c'est que vous avez quelque chose à vous reprocher mon cher.
Contrairement à toutes les attentes de la logique, je saisissais habilement la main qui m’était tendue pour me relever, mais je ne m’adoucissais pas pour autant, me servant de mon propre poids pour l’entraîner dans un mouvement qui décrivait un bref arc de cercle. Je demeurais solide, immobile, utilisant la seule lumière de la lune pour le voir. Plusieurs options, et pourquoi, je me contentais de répliquer, de marbre ;
- Derrière cette carapace et cet air dur se cache bien des histoires, bien des bonheurs et bien des malheurs. Pourtant, qui s'en soucie réellement... Le temps, les gens... non aucun. Tous pantins de la banalité routinière, alors que pourtant tant de choses sont si faciles à comprendre. La solitude est lourde, elle pèse, elle hante. Des pas, marche, course, du métal s'entrechoquant, par-ci et par-là des rayons de magie elémentale, chaud, froid, sec, trempé. Pluie, neige, orage, vent, vacarme, cris, agonie, sang, peur...
D’un geste toujours aussi brusque, mais à la fois doux, l’air solide, je l’entraînais dans un autre arc de cercle bien défini, m’immobilisant encore une fois avant de passer inofenssivement deux de mes griffes sur la nuque du paladin.
- … Frissons, sueurs froides, adrénaline, mais la peur, oui, surtout la peur. Celle qui nous prend du creux des entrailles et qui refuse de nous lâcher. Paranoïaque. Folie. Ilogie... Je sais ce qu'est un combat Jonas. Je sais dans quel monde tu vis, mais par-dessus tout je sais que tout ceci est évitable. Les guerres sont d'effroyables souvenirs, leçons de vie qui restent gravées par traumatisme. Peur de perdre, peur d'échouer, peut de faillir à sa mission. Tu parles de ne plus vivre dans le passé, Paladin, mais tu respires comme si tu te trouvais toujours dans tes propres dédales forgés par le temps. Arrêtes de vivre pour tes idéaux, contente toi de vivre pour vivre. Les âmes les plus pures et les plus fortes sont celles qui sont libres et qui vivent pour vivre, car c'est la seule raison d'exister qui ne peut être pervertie, car la vie en elle-même persiste qu'importe les conditions, la vie est partout. Mais par-dessus tout, on ne peut pas la posséder.
Silence.
- Je ne suis pas de celles qui parlent sans montrer, alors si tu ne peux comprendre mon point de vue de par tes yeux actuels, ne cessant de ramener tout à ta propre expérience, laisses moi te montrer ce dont je parle de par les yeux des miens.
Et j’épargnerais la suite, car elle importe peut, comme tout ce qui put suivre les mois suivants.
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| | | Cynn » Graphiste & Modo des rp's
PUF : Kiwii'z Messages : 707 Date de naissance : 03/10/1992 Date d'inscription : 05/12/2011 Age : 31
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| Sujet: Re: ¤ Tite Histoire, 2 ¤ + Photos <3 5/10/2012, 04:33 | |
| - Partie 2:
Prologue.
À jamais. Le Ying et le Yang.
RÉSUMÉ de l’ACT 4 « - Tant qu’il y aura de l’espoir, il y aura de la vie, et vice versa, Jonas. - Je sais, mais je dois pa…
Il n’eut pas le temps de finir qu’une énorme colonne de feu explosait entre nous deux. Je ne compris rien, exclus que c’était un démon, je tombais dans les pommes, trop blessée pour faire quoi que ce soit. C’est sans doute dans ce court coma que mon esprit se remémora… Le petit… Ses yeux, son pendentif, tout… Tout concordait… Et c’est à ce moment que je sus que je devais à tout prix le ramener. J’avais passé quinze années de ma vie à tenter de l’oublier et rien n’avait fonctionné. Maintenant que je le retrouvais enfin, on me l’arrachait… Non, je ne pouvais aucunement me résoudre à cela. Coute que coute, advienne que pourra… Mon petit Ange, je ne le laisserais jamais pourrir ainsi en enfer… Jamais. »
RÉSUMÉ de l’ACT 5 ;
« - Place-toi ici.
Les mots de Javrok résonnaient un moment dans mon crâne alors que je m’exécutais, me couchant lentement au bas du symbole que nous avions tracé au sol. Je pouvais voir l’ombre des flammes des bougies qui garnissaient le par terre ici et là, pourtant, la seule chose qui persistait en moi était une nervosité digne de broyer même le plus fort des géants. Je levais mon regard d’émeraude vers l’homme, qui s’était mis à lancer des sorts de protection divers, puis qui me regardait. Je savais ce qui allais se passé par la suite, lui aussi, et pourtant, j’étais prête. Je ne me sauverais pas. Jusqu’au bout, et même lorsque je vis sa dague luisante de magie se dresser au-dessus de mon torse, je ne bronchais pas d’un poil, pas même un clignement d’œil. Rien. J’étais prête, et si je devais mourir, tant pis, je ne vivrais pas avec le sentiment de ne pas avoir tout essayé.
Et mon cri s’éleva alors, fendant le silence bienveillant de la forêt endormie, persistant au même rythme que la douleur qui me foudroyait jusqu’au moindre nerf. Ce qui semblait duré des heures n’avait duré que quelques minutes, et pourtant, même évanouie, je sentais la brûlure infligée par cette main démoniaque sur ma gorge. Je la sentais. Le cœur dans les tempes, je sentais cette chaleur envahir mon être tout entier, puis brusquement, ma vision se débrouillait légèrement, me laissant le « plaisir » de distinguer quelque chose, même si tout était brouillé par les vagues de chaleurs dégagées par les flammes infernales qui jaillissaient de toutes parts. Aussitôt arrivée, un petit être démoniaque me fixait, avant de me pointer, au loin, un portail enflammé.
- Par là.
Puis il s’éloignait, mais j’étais déjà partie, courant vers le second portail dans lequel je me lançais en entier, au diable les flammes qui semblaient pourtant si meurtrières. Effectivement, d’ailleurs, je ne sentis rien du tout.
Ca y était. J’y étais. Le plan personnel de Ladarius. Devant moi s’étendait un long pont de bois dont la structure me semblait tout sauf solide. Devais-je prendre mon courage à deux mains et le traverser? Un long moment de doute prenait place dans mes entrailles, puis, finalement, je soupirais, puis avançais. Abandonner rendu à cette étape aurait été très idiot. La chose la plus incommodante? Sans doute la chaleur, l’odeur et les flammes, mais elles ne m’empêchèrent pas de franchir le pont et de me retrouver de l’autre côté. Je faisais maintenant face à un énorme château qui semblait tomber en ruine, démolit par les flammes infernales qui semblaient habiter l’endroit, mais aussi l’assiégé.
Je n’avais de choix… Je devais récupérer son âme, ou du moins ce qui en restait. « Ne laisses jamais la haine te gouverner… L’amour remporte toujours la victoire, qu’importe sa nature. »… Une bonne inspiration, je devais y aller, avancer, entrer dans ce château de malheur et libérer celui pour qui j’étais venue jusqu’ici. Sauver celui à qui j’avais tant de fois séché les pleurs. Prenant mon courage à deux mains, je faisais quelques pas, entrant enfin dans le domaine même de Ladarius. Il ne faisait ni plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur. En fait, le seul « bonus » qu’il y avait à l’intérieur était des cris d’âmes torturées. Deux escaliers me faisaient face, un de chaque côté, et pourtant quelque chose m’attirais dans une autre direction. Alors que mes sens se faisaient maltraiter de façon intense, mon « corps » s’arrêtait enfin dans ce qui semblait être une salle du trône. Je regardais autour de moi. Des dizaines de statues semblaient servir de meubles alors qu’une silhouette, assise, attirait mon attention. Je le reconnaissais sans aucun mal. Cet imbécile de première, sans doutes le détestais-je déjà bien plus que Rox. C’était lui, le voleur. Lui, qui m’avait volé mon protégé. Lui. Ladarius. Je retroussais mes babines, crocs visibles, lâchant un long grognement, puis me calmais de nouveau. M’énerver ne me servirais à rien, surtout ici. Alors que le second primarque démoniaque se redressait lentement l’air sûr de lui, je laissais mon regard parcourir la pièce, parcourir les statues qui s’alignaient comme des objets de collection. C’est à ce moment précis que je sentais mon « sang » ne faire qu’un tour. Salopard. Ils avaient donc raison, c’était bien lui qui le gardait prisonnier.
- Tu as bien du culot de te pointer chez moi, petite… Que veux-tu? - Récupérer l’âme de Jonas. - Et que m’offres-tu en échanges? - Que veux-tu? - Tu sais que je pourrais tout bonnement prendre ton âme sans rien te donner en échange? - Oui, mais je m’en fiche. Je viens le récupérer.
Et alors qu’il s’avançait vers moi, j’incantais enfin la formule se trouvant sur le parchemin de bannissement que m’avais donné le Bénisseur. Je devais nous sortir de là.
La seule chose dont je me souvienne, c’est de Ladarius tenant nos deux âmes. »
RÉSUMÉ de l’ACT 6 ; « Courir. Courir. Encore en toujours courir. C’est tout ce que je pouvais faire à ce moment. Courir. Ce démon, invoqué par le parchemin de Javrok, venait de me donner l’ultime réponse que je cherchais depuis si longtemps. Maintenant, il ne me restait plus qu’à trouver et avertir Silix avant de prendre un cheval et de partir pour Paladéïne. Pourtant, oui, pourtant, quelque chose clochait. Oh, ça oui, et déjà mon odorat me l’annonçait. Cette odeur de brûlé, cette odeur pestilentielle et horrible. Les démons.
À peine avais-je eut le temps de joindre l’auberge qu’ils attaquèrent. Combien, je n’en savais rien, mais j’entendais déjà les cris des guerriers défendant leurs vies et celles des habitants du village. Les oreilles écrasées contre le crâne, je me cachais derrière le comptoir, serrant contre moi mon journal de cuir rouge contenant toutes les réponses à mes intrigues. Personne ne me l’arracherait. Cependant, quelque chose me poussa à sortir de l’auberge. Corps, sang, cris, voilà ce qui régnait. Et alors que je courrais vers la forge, je le croisais. Ce démon, celui qui m’avait brûlé le visage et la gorge. Nos deux êtres se frôlèrent, nos yeux s’entremêlèrent, et pourtant… Pourtant… Il ne fit rien. Il continua vers le combat sans même me faire quoi que ce soit. Ce fut après plusieurs minutes à rester stoïque et perplexe que je réagissais enfin, allant m’enfermer dans la forge.
J’étais à peine isolée des cris, mais en « sécurité ». Néanmoins, à ce moment-là, quelque chose percutais mon esprit ; je cherchais Jonas, un Paladin des Cieux, et pourtant… Pourtant… Je venais d’ouvrir un portail vers le plan démoniaque de Ladarius la veille, mettant en danger la vie de tous les habitants d’Hurlevent, et je me cachais dans une forge, les laissant se faire tuer par ma faute… Mes oreilles se plaquaient contre mon crâne alors que je me relevais lentement, les poils hérissés et les crocs dévoilés. Je ne sais pas ce qui me prit à ce moment-là, mais je lançais un vif coup de pied sur la porte, l’ouvrant dans un craquement propre à la forge, avant de sauter à l’extérieur et de courir vers le combat sanglant. Je savais quoi faire… Ma voix devançait mon esprit, déchirant le vacarme alors que mon regard se posait sur l’aubergiste ;
- NOMÉNÉ! MONTREZ-MOI LES DEUX PLUS PUISSANTS DÉMONS DU LOT! RAPIDEMENT!
Et il s’exécutait sans visiblement chercher à comprendre, me désignant un grand démon rouge et un autre portant un habit tirant plutôt vers le vert forêt. J’extirpais en vitesse un parchemin de mon sac. Étrangement, il n’avait pas été désintégré en enfer. Il me servirait donc ici. C’était donc debout, près du combat, tout juste derrière le vampire qui nous servait d’aubergiste, que je me mettais à clamer haut et fort la prière magique au nom du tout puissant Monaséo qui se trouvait sur le parchemin.
- ( … ) Ô MONASÉO, QUE VOTRE VOLONTÉ SOIT FAITE! AMEN!
Et je tendais les bras vers l’avant, vers les deux démons. Ce picotement distinct de la magie qui vous parcoure les membres, cette sensation électrisante, puis ce rayon verdâtre tirant sur le bleu, qui s’échappait de chacune de mes mains pour aller s’écraser sur les créatures des enfers qui, brusquement, s’évanouissaient dans le vent, dans le temps, dans le néant.
Je ne pris pas plus de temps à m’attarder sur la suite. Je devais partir pour Paladéïne au plus tôt. »
RÉSUMÉ de l’ACT 7 ; La seule chose que je puisse vous assurez, maintenant… C’est que je sais de qui il s’agissait, maintenant. Oui, maintenant, après avoir ouvert ce Portail vers les enfers, maintenant que je voyage à dos de cheval vers Paladéïne, accompagné de Silix, maintenant je sais.
Oui, maintenant, je sais que celui que Ladarius à arracher à ce monde sous mes yeux était mon Ange, ma raison d’être, l’enfant, le petit.
Et rien ne pourras jamais m’arrêter, pas même la mort.
Car cet enfant, maintenant si grand, est toute ma vie. Certains parleront d’amour, je répondrai par oui. Certains parleront d’esprit maternel, je répondrai par oui. Certains parleront d’amitié, je répondrai par oui. Certains parleront de coup de foudre, je répondrai par oui.
Les esprits l’ont ainsi voulut. Aujourd’hui, contre toutes attentes, je pars, je pars vers ce lieux dicté par le démon de Javrok, je pars vers cet endroit lointain, et je ne reviendrai pas, pas sans lui. Maintenant que je l’avais retrouvé, plus jamais je n’en serais séparée de nouveau. Dans son injustice la vie est juste, ne l’oublie pas. Ne laisses jamais la haine te gouverner. Jamais. Malgré la lassitude des orages dans le ciel. Y’a ton âme qui réclames un peu de répit, quoi que la vie ait semé et qui brûle sous tes pieds, quoi que la honte t’ait fait fuir et sombrer dans le pire, quoi qui puisse te hanter et qui souille ton passé. Quoi qu’alimentent tes pleurs, quoi que t’ais sur le cœur, J’reste avec toi ce soir, j’t’abandonne pas.
Et même damnés tels nous sommes à présent, il en faudra bien plus pour m’arrêter. Que Mystral veilles sur toi, sur nous, petit Ange perdu…
Bon, fin pour l'instant. | |
| | | Cynn » Graphiste & Modo des rp's
PUF : Kiwii'z Messages : 707 Date de naissance : 03/10/1992 Date d'inscription : 05/12/2011 Age : 31
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| Sujet: Re: ¤ Tite Histoire, 2 ¤ + Photos <3 7/10/2012, 16:15 | |
| Uhuh. Quelques photos de ma fin de semaine avec Urion. - Spoiler:
Loulouuups <3 | |
| | | Ailee » Adorable modette en chef
Messages : 4750 Date d'inscription : 12/07/2009
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| Sujet: Re: ¤ Tite Histoire, 2 ¤ + Photos <3 7/10/2012, 21:25 | |
| Vous m'avez même pas invité T_T | |
| | | Cynn » Graphiste & Modo des rp's
PUF : Kiwii'z Messages : 707 Date de naissance : 03/10/1992 Date d'inscription : 05/12/2011 Age : 31
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| Sujet: Re: ¤ Tite Histoire, 2 ¤ + Photos <3 8/10/2012, 03:36 | |
| Ç'aurais été un peu compliqué :B | |
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| | | | ¤ Tite Histoire, 2 ¤ + Photos <3 | |
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